Interview: DJ Georges

Interview: DJ Georges

DJ Georges

Vingt ans de carrière et un seul but: amuser le public! Difficile de trouver le sommeil après avoir passé plusieurs heures au son du mix de George’s. Energique, hypnotique, ou peut être même les deux à la fois, j’ai passé le reste de la nuit au retour de Ma Bush à parcourir le dictionnaire afin de trouver un adjectif qui puisse caractériser le personnage et son style. Je n’en ai trouvé qu’un: « UNIQUE ». Et dire que cela fait vingt ans que cet acteur incontesté de la scène Techno belge s’exerce à retourner les dancefloors sans que son plaisir, ni le nôtre d’ailleurs, n’en soit jamais diminué. Une occasion rêvée lui rendre un hommage en retraçant les grandes lignes de sa carrière.

TheClubbing.com: Raconte nous quelque peu tes débuts?
DJ Georges: J’ai commencé avec des copains à faire des disco-mobiles à quatorze ans. Entre seize et dix sept ans, je faisais mes débuts en boite. Il y avait sur la Panne, station balnéaire de la côte belge, le Stardust et le King qui étaient très fréquentés certains après-midis. Il me faudra attendre la majorité pour pouvoir y travailler la nuit. Le Stardust, lieu très prisé à l’époque, sera mon port d’attache durant une dizaine d’années. J’ai aussi travaillé au B52 à Dunkerque, et au Ckomilfoo à Dendermonde. En 1990, j’arrive à l’Eden, un bar de Mouscron, puis à Lagoa où j’ai été le premier DJ à programmer de soirées cent pour cent branchées très appréciées du public et de la direction. J’y suis resté comme résident de 1993 à 1994, et y retourne chaque année pour la grande soirée ‘Rétro’ à la veille de Noël. Lagoa est vraiment un super club et je tiens à saluer toute leur équipe. 1994, je deviens résident à la Bush, sans parler de ma participation à un nombre impressionnant de soirées qui se déroulent un peu partout. Il faut préciser que j’ai fait ce parcours sans jamais prendre la place d’un autre DJ, et c’est une chose dont je suis fier!

TheClubbing.com: Quels sont les courants musicaux que tu as connus et qui t’ont marqués?
DJ Georges: Au début de ma carrière, j’ai appris une bonne partie de l’histoire de la musique Rock, Oldies et Pop des sixties, et Disco Soul des seventies. La première tendance vécue sera la New Wave au début des années quatre vingt, puis la New Beat et ensuite ce que l’on appellera la « Techno » avec tous ses dérivés. Je connais bien la musique depuis le milieu des années cinquante, cela fait un quart de siècle de musique et beaucoup d’émotions…

TheClubbing.com: Et les DJ qui t’ont influencé?
DJ Georges: Je dois beaucoup à des personnes comme Eddy du Stardust qui m’a transmis son sens de la fête, Dick Van Gelder de l’ancien Boccaccio, TC Carrera du Ckomilfoo qui m’a appris le métier, et Marko de La Rocca qui m’a inculqué sa finesse.

TheClubbing.com: Peux-tu nous citer quelques soirées marquantes de ta carrière?
DJ Georges: Il me vient de suite à l’esprit les soirées d’anniversaire du Cherry Moon au palais d’Anvers devant quinze mille personnes. Tu images, quand tous lèvent les bras pour te saluer à la fin de ton set, cela fait chaud au coeur! Il y a aussi les célèbres soirées Live du nouvel an de La Bush, toutes les fins de soirées en pass-pass avec Marko, et les rappels de fin de soirées à La Bush toujours. DJ est un métier exceptionnel qui procure énormément de moments inoubliables.

TheClubbing.com: Justement à ce sujet, pourquoi fais-tu ce métier?
DJ Georges: Tu te souviens de la chanson du mondial « C’est beau un monde qui joue », et bien pour moi c’est beau un monde qui s’amuse. Quand tu es DJ et que tu as en face de toi un public qui manifeste son contentement, cela te donne des sensations indescriptibles. Il n’y a pas de mots pour expliquer ce que tu ressens, je crois qu’il n’y a que les artistes qui connaissent cela.

TheClubbing.com: Nous suivons avec attention ce que tu fais depuis des années, sans cependant avoir véritablement réussi à définir ton style.
DJ Georges: Je ne pense pas que le succès d’un DJ soit une question de style. Pour moi, il y a deux sortes de musique: la bonne et la mauvaise! Je ne me suis jamais enfermé dans un seul style musical, cela serait vraiment triste. Je joue House, Tek House, Techno, Trance, parfois même Progressive.

TheClubbing.com: Comment gères-tu une soirée?
DJ Georges: Disons simplement que je raconte une histoire à mon public au travers de la musique, c’est pour cela qu’une soirée à La Bush peut durer plus de 15 heures. Et oui derrière les platines, je suis très bavard!

TheClubbing.com: Que penses-tu des soirées clandestines?
DJ Georges: C’est le triste résultat de la politique de l’autruche. Dès qu’il y a le moindre petit débordement dans une discothèque, les autorités ferment l’établissement pour régler le problème soit disant, mais en fait rien n’est résolu, le problème est juste déplacé et parfois même aggravé. Il vaut mieux que les jeunes sortent dans des clubs tenus par des professionnels consciencieux plutôt que dans des manifestations organisées de n’importe quelle façon.

TheClubbing.com: Venons-en à tes compilations. Comment expliques-tu leur succès?
DJ Georges: A ce jour, j’ai fait treize compilations sous le nom de La Bush, la dernière est sortie le mois dernier. J’en ai également fait deux sous mon nom , Techno George’s vol. 1 et DJ World 2, plus une compilation pour SONY music France, soit un total de seize. Il me semble normal que le public puisse disposer chez lui la musique jouée par son DJ favori. J’ai également créé deux labels, Enigma et CO2, en association avec Jean-François de chez Diki Records.

TheClubbing.com: As-tu une petite anecdote sur ta carrière à nous raconter?
DJ Georges: Depuis le milieu des années 80 essaye de faire passer le message d’une autre musique, de la faire découvrir, et cela n’a pas toujours été bien perçu par tous. Il y a encore de cela quelques années les patrons de discothèques me rétorquaient que la Techno serait qu’une vague qui passerait vite de mode. En bien non, encore aujourd’hui rien n’est plus fort que ce magnifique concept qu’est la musique branchée pour réunir les gens et les faire danser. Quand tu imagines qu’un événement comme la Love Parade de Berlin peut réunir plus d’un million de personnes sans que la moindre bagarre ne soit à déplorer, nous sommes bien plus sages que nos aînés!

TheClubbing.com: Il a t-il quelque chose dans ta carrière qui soit pour toi un mauvais souvenir?
DJ Georges: La disparition de Marino Stephano avec qui j’avais réalisé le remix de Dream Universe et composé notamment Happy Love et That’s the Break. Il y a eu également le décès de Mikka de Diki Records, avec qui je passais des nuits à écouter des disques. Ce n’est pas facile de trouver l’envie de faire danser 3000 personnes dans une soirée quand le matin même tu viens d’enterrer un des tes meilleurs amis, mais c’est le travail d’un DJ, quelques soient ses états d’âme.

TheClubbing.com: On m’a dit que tu avais un caractère assez fort, est-ce vrai?
DJ Georges: Oui, il paraît (rires!). Sans cette force de caractère, je ne serais sans doute parvenu à faire tout ce chemin. Il y a beaucoup de tentations dans la vie et il faut faire beaucoup de sacrifices comme renoncer à une soirée entre amis pour te reposer et être au mieux de ta forme le week-end pour ton public que tu n’as pas le droit de décevoir.

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