Fukkk Offf – Love Me, Hate Me, Kiss Me, Kill Me

En fait, on ne sait rien sur Fukkk Offf. Juste qu’il est assez vénère pour mettre trois k et trois f dans son pseudo, qu’il s’appelle Bastian Heerhost et qu’il vient d’Hambourg pour répandre la bonne basse un peu partout dans le monde. L’artiste est d’abord connu sur la scène locale hambourgeoise où il affiche son doigt d’honneur dans les meilleurs clubs de la ville en tant que tête d’affiche, puis il est rapidement repéré par le label new-yorkais Coco Machete. Il en devient l’un des piliers depuis 2007, avec la sortie de deux maxis dévastateurs que l’on retrouve d’ailleurs sur l’album. Rave is King reste l’un des morceaux pivots du disque avec ses gimmicks fédérateurs et ses éléments house. Construit sur le même schéma, I’m a Freak montre beaucoup moins d’originalité, et c’est l’une des seules faiblesses des 13 titres, avec Famous, un peu racoleur.

Logiquement, les dijonnais de Citizen Records ont tout de même réussi à lui mettre le grappin dessus le temps d’un maxi, avec I Give You Bass en face A, un peu trop Benny Benassi à mon goût mais en plus subtil, et Bloodfuck qui laisse dépasser une pointe de mélancolie digitale. Le track d’ouverture Love Me Hate Me Kiss Me Kill Me se répète sans modération en plongeant les bras dans cette nappe trance un peu old school et cette bassline qui annonce quelques dégâts. Provocateur jusqu’au bout, il définit son style musical de ‘Religieux’ sur son Myspace en prétendant venir du Vatican, avec en fond sonore des titres comme l’entreprenant Rock, Paper, Scissor, entre Yuksek et Boys Noize, la parenthèse disco Pretend, ou le très grassouillet Bad Boy que les Prodigy auraient pu produire! Pour éviter de tomber dans l’ennui, des voix féminines rendent systématiquement cette techno aussi sexy qu’agressive, comme sur More Than Friends qui emprunte ses clichés à la dance ’90. Un disque sans concession avec quelques clins d’œil bien placés!