Lusine – A Certain Distance

Si vous apercevez un petit fantôme style Pac Man sur un disque, il y a de grandes chances pourqu’il vaille le coup. Décidemment La structure Ghostly International enchaîne les bonnes surprises, dans ce millésime 2009 qui compte Deastro, Bodycode et maintenant Lusine dans ses rangs. A Certain Distance est en fait le troisième album de ce dernier sur le label, et c’est peut être le plus chaleureux. Depuis 2005, Jeff McIlwain rassemble pop et electronica dans leur versant le plus profond, pour ainsi arriver à quelque chose d’expérimental, certes, mais pourtant très accessible et parfois dansant. Ca commence la tête dans les nuages avec la ballade instrumentale céleste Operation Costs. Sans redescendre d’un pied, Lusine propose son premier single, Two Dots. Pas de rythmique à proprement parler, mais une structure ambient sujette à des superpositions de samples vocaux mis en lumière par le flux sensuel de Vilja Larjosto. L’expérience electronica se poursuit avec Tin Hat, morceau downtempo au beat cisaillant puis, son art de fabriquer des mélodies étant au beau fixe, pourquoi ne pas taper plus fort, avec le dubstep aquatique Thick of It, ou le carrément minimal Every Disguise, bourré d’élements furtifs qui rappellent les productions d’Akufen, encore plus flagrant sur Crowded Rooms qui ravira d’autant plus les amateurs de deep techno made in Detroit. Deux autres morceaux chantés font mouche : bizarrement, on se dit que Twilight n’aurait pas d’intérêt s’il était une chanson pop classique à la config type basse batterie guitare. La beauté de l’instrumentation fait le travail et on pense à Apparat, comme sur Gravity qui évolue à petits pas dans un décor verdoyant et déstructuré, provoquant une certaine mélancolie chez l’auditeur. On donnera un dernier bon point à Baffle, pour ses guitares clairvoyantes, son beat étouffé et sa magnifique mélodie…