Interview: Optional Feast
Interview: Optional Feast
Le nouveau duo de la scène életronique belge nous a accordé, il y a quelques semaines déjà, juste après la sortie de leur premier EP, une interview afin de mieux les découvrir. Après une première sortie Zahyara, avec un remix de Mirko Loko et d’Ecco, le duo a enchainé la fin d’année avec la sortie de leur deuxième EP, Porro, incluant un remix de Pablo Cahn et du collectif belge, TMP. Rencontre avec un duo passionné (et passionnant) déjà playlisté par les grands noms de la scène électronique mondiale.
Pour les lecteurs qui ne vous connaîtraient pas encore, pourriez-vous vous présenter chacun brièvement?
Xavier: Nous sommes Luc Tytgat et Xavier Gueurten, tous deux producteurs de musique électronique. Luc a une expérience beaucoup plus poussée dans le mix et le mastering au vu de sa carrière tandis que personnellement, guitariste musicien, je maîtrise les outils de composition sur ordinateur. Nous sommes également tous les deux professeurs dans une école d’ingénieur du son et à côté de ça, je mixe aussi depuis de nombreuses années.
Le nom de votre duo est assez… original. D’où vient-il?
Xavier: De nombreuses productions actuelles sont parfois trop axées juste sur le côté efficace ou festif et oublie parfois la qualité même de la production ou même le mix est bâclé. On voulait montrer que finalement un titre doit pouvoir vivre même en dehors d’un milieu festif et donc avoir cette idée que la fête n’était pas obligatoire pour faire vivre un titre.
Luc: C’était devenu une évidence quand nous voyons le nombre de titres non masterisés ou mal mixés qui sont parfois en vente et même sur des shops connus… et on a aussi été aidé par un de nos producteurs qui après une nuit studio avait mal lu ce qui était écrit sur le T-Shirt de Xavier (rires).
Et qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler ensemble?
Luc: Il y avait vraiment une bonne complicité entre nous en tant que collègue et puis on s’est rendu compte d’une certaine complémentarité dans nos compétences. Nous avons fait un premier titre et puis un deuxième et ainsi de suite. Maintenant nous nous sentions prêt et nous sortons enfin quelque chose.
Comment décririez-vous votre son? Quelle est votre « touche personnelle »?
Xavier: Je dirais que musicalement nous sommes assez larges. On peut faire de la House comme de la Tech House ou de la Techno. C’est vraiment en fonction de l’inspiration du moment mais on essaie toujours de trouver une approche originale ou un peu plus spécial.
Luc: La grande finition que nous mettons pour finaliser un morceau. On est très exigeant avec nous-mêmes là-dessus. Si quelque chose ne nous plait pas à 100%, on préfère l’effacer que d’éventuellement le sortir.
Votre premier release, Zahyara EP, arrive sur le marché et sur un nouveau label franco-belge d’ailleurs. Comment s’est passé la rencontre?
Xavier: Je connaissais bien deux des responsables qui ont créé le label. Ça faisait longtemps qu’ils avaient envie de lancer une structure pour promouvoir les jeunes talents et leur vision qu’ils ont de la musique. Ils étaient en studio avec nous quand nous bossions sur le Zahyara et dès qu’ils ont entendu le rendu, ils se sont dit « Maintenant, on se lance ». C’est une aventure qui débute pour nous tous en même temps et qui se poursuit puisqu’un deuxième EP est déjà signé avec eux.
Luc: Je ne les connaissais pas beaucoup avant le premier EP mais depuis, nous avons déjà plusieurs idées de collaboration possible… et puis, c’est vraiment motivant de voir la naissance d’un projet.
Restons sur le premier EP. Vous avez comme remixer Mirko Loko, vous étiez surpris qu’il accepte de remixer un artiste en première sortie? Surtout que vous n’aviez pas de grosse structure derrière vous pour vous crédibiliser. Et satisfait du résultat?
Xavier: Oui, le label avait écrit mais le mail était resté sans réponse pendant quelques jours et on a donc cru qu’il n’aimait pas le titre. Finalement, le label manager renvoie un mail et là surprise en quelques minutes, on reçoit un « oui ». Il n’avait juste pas vu le premier mail.
Luc: Ça c’est pour la partie plus anecdotique mais pour parler de l’artistique, nous aimons vraiment beaucoup l’approche que Mirko Loko a eue de notre titre. Il transforme totalement la structure en maintenant cet esprit ethnique que nous y avions mis.
Le release contient également un remix d’un autre nouveau talent belge, Ecco.
Luc: Oui ! C’était une volonté du label de continuer à offrir de la visibilité à des nouveaux talents. D’ailleurs, il réitère le principe sur notre second EP et je pense qu’ils continueront à garder cette optique même en dehors de nos EP.
Xavier : Un remix que nous apprécions également beaucoup. Il y a un mélange de trois basses qui donne une approche vraiment originale au titre et j’aime aussi la direction plus Techno qu’il a prise.
Vous vous attendiez à de tels supports pour votre premier titre? Vous êtes quand même soutenu par des artistes comme Roger Sanchez, Nic Fanciulli, Reboot, Mendo, Dubfire, Warren Fellow, Nicolas Masseyeff ou encore Franck Roger.
Xavier: Non, on ne s’attendait vraiment pas à ça. Ce fut la grande surprise. Mais l’équipe derrière le label consacre beaucoup de temps à la promotion, peut-être que c’est lié. (rires)
Luc: Comme dit Xavier, ce fut vraiment une belle surprise pour nous. Espérons que ça continue.
Pour parler de la création proprement dite, qu’elles ont été les différentes étapes de la création de cet EP?
Xavier: Le parcours est assez classique. On a une idée, on la travaille et si on est content du résultat, on la garde. Ensuite, c’est plus le label qui prend le relai pour tout ce qui est gestion, protection et trouver les remixers. Donc nous ne sommes pas vraiment passés par des étapes. Nous nous sommes juste mis d’accord avec le label concernant les possibles remixers.
En pratique, comment se passaient les sessions de travail? Vous vous voyiez ou c’était essentiellement par internet?
Luc: En général, Xavier fait la première ébauche et pose l’idée. Ensuite, il m’envoie les sessions et j’y apporte mes idées, je fais des retouches et on se retrouve finalement en studio pour en discuter, confronter les idées et finaliser le titre dans une forme qui nous satisfait tous les deux.
Tu parles de session, pour le moment vous travaillez en software?
Luc: Ayant commencé le métier d’ingénieur du son dans les années 80, les softs n’existaient pas encore à ce moment-là. L’évolution du matériel nous a obligés, à l’heure actuelle, à utiliser des softs qui, reconnaissons le, sont bien plus pratiques pour certaines fonctions que certaines machines analogiques. L’analogique reste quand même très présent dans notre setup car il amène une certaine coloration sonore que le soft n’arrive pas encore à émuler.
Xavier: J’adore les nouvelles fonctionnalités des softs mais, comme le dit Luc, certaines machines analogiques sont encore difficiles à reproduire au niveau numérique. Je possède donc un certain nombre de machines analogiques chez moi.
Tu nous parles d’évolution, je rebondis donc sur votre évolution musicale. Quelles sont les différents artistes ou labels qui vous inspirent ou qui vous influencent?
Xavier: On apprécie vraiment le travail d’artistes tels que Veitengruber, Pablo Cahn, Nick Curly, Nic Fanciulli, Kaiserdisco, Butch, Johnny D, Pirupa, Mendo, Karotte, Luna City Express, Robert Dietz,… ou de labels comme Cadenza, Saved Records, Cécille Records, Monique, 8 bits, Brise Records, 100% Pure ou Blabla Records. Difficile de tous les citer tellement il y en a.
Une question un peu piège, le titre qui ne quitte jamais votre bag à vinyles, lecteur CD ou lecteur MP3?
Xavier et Luc : Dark Flower de Robert Babicz, tout comme le remix de Joris Voorn.
Un dernier mot pour les lecteurs?
Merci à vous et merci de votre soutien!
Merci à vous également de nous avoir accordé du temps pour cette interview.