Poni Hoax – Images Of Sigrid

Ces échappés du conservatoire de jazz ne se seraient sans doute jamais doutés qu’on les comparerait un jour à Depeche Mode ou Nick Cave. Images Of Sigrid est le deuxième album de ce quintet français qui, toujours aidés par le génie productif de Joakim, converge vers une cold wave épique que l’on écouterait avec le même plaisir aussi bien dans les années 80 que dans quelques décennies. Fondé par le compositeur et claviériste Laurent Bardainne en 2001, Poni Hoax possède définitivement la carcasse pour plaire à des labels comme Gigolo ou DFA. Nicolas Ker chante, Arnaud Roulin promène ses mains sur ses claviers, Nicolas Villebrun enfourche sa bonne vieille guitare et Vincent Taeger rythme le tout avec ses baguettes.

Le dark et mélancolique The Paper Bride laisse présager quelque chose de difficile à digérer, une musique à écouter en mangeant des cafards. Lorsque cette mélopée hantée s’achève, une puissante ligne de synthés nous force à ouvrir les yeux. On est sur une piste de danse, un audacieux DJ joue l’un des meilleurs morceaux de l’album, The Bird Is On Fire. Ok, il est temps de retirer le pantalon pattes d’eph’ pour décapsuler une bière et mettre un jean troué pour se défouler sur les guitares de Pretty Tall Girl, avant de tournoyer sur la cold-disco-wave du single Antibodies, qui aurait pu faire friser les barbes des Bee Gees! On a droit à quelques moments de joie digitale avec Images Of Sigrid, ou Hypercommunication qui renverrait Frankie Goes To Hollywood au vestiaire, la serviette sur l’épaule.. On ne sait pas comment ils font, mais Poni Hoax parviennent malgré la voix un peu monocorde du chanteur, à ressusciter le meilleur des années 80 en bourrant leur musique de mélodies étrangement actuelles qui provoquent en nous une sacré dépendance! On mettra également dans notre best of le très Franz Ferdinand You’re Gonna Miss My Love, un Crash-Pad Driver où l’on se demande s’il n’y a pas Sting & The Police en featuring, ou le massif All Things Burn…