Circlesquare – Songs About Dancing And Drugs Project

Circlesquare – Songs About Dancing And Drugs Project

Circlesquare - Songs About Dancing And Drugs Project - Studio !K7

Avec Pre-Earhtquake Anthem sorti en 2003, Jeremy Shaw était déjà la tâche de confiture sur le parquet du label Output, avec son style unique influencé par Leonard Cohen, Pole ou Angelo Badalamenti. Ce statut d’alien ne s’estompe pas pour autant à son arrivée sur Studio !K7. Démarré en 1996 et à l’origine de la série DJ Kicks, le label allemand ne parviendra jamais à étancher sa soif d’innovations musicales, à l’image des récents Milosh, Quiet Village ou Cobblestone Jazz. C’est au tour de Circlesquare, à savoir le batteur Dale Butterfield, le guitariste Trevor Larson puis la voix pure et naturelle de Jeremy Shaw, d’intégrer ce véritable musée de talents.

On n’aurait pas parié que Vancouver cachait ce genre de secret, certes pas facile d’accès, mais qui mérite plus de dépuceler quelques oreilles que de tomber aux oubliettes. Hey You Guys est le premier d’une série de 8 titres, et autant vous dire tout de suite qu’il s’agit du plus gai, avec ce rythme cassé qui masque une mélodie discrète et joyeusement mélancolique en arrière-plan. Globalement, tout ça oscille entre ambient, pop expérimentale et post-rock, comme la ligne de basse sombre de Dancers qui rebondit sur des relents country. Un beat electronica lent, des guitares qui s’interrogent, une ambiance vaporeuse répétitive, Timely s’achève sur des délires krautrock, et embraye sur le très cinématique Music For Satellites. La longue intro de 3 minutes 30 de ce track ambient qui met le bourdon aboutit enfin à cette batterie sûre d’elle qui pondère l’ensemble. Ten To One a quelque chose d’acide dans l’air, un refrain accrocheur que l’on peut enfin fredonner, contrairement au rock lent et minimaliste de Bombs Away, Away. Les choeurs robotiques de Stop Taking (So Many) cadencent une mélopée folk, puis All Live But The Ending pourrait s’intégrer dans un set minimal, le genre de truc qui pourrait sortir chez Kill The DJ par son caractère hybride. Puis ça monte, ça part en post-rock (si le mot veut encore dire quelque chose) et ça prend une tournure brillamment esthétique et émotive. Pour atteindre le point final de cet album, on ferme les yeux et on se tait pendant 13 minutes…

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