General Elektriks – Good City For Dreamers

General Elektriks – Good City For Dreamers

General Elektriks - Good City For Dreamers - Discograph

Ceux qui l’ont vu en live pourront témoigner. RV Salters est un virtuose fou, sautant comme un criquet derrière ses claviers qu’il manie aussi facilement que ses lacets de chaussures. C’est aussi un collectionneur compulsif. Ses meubles s’appellent clavecin, orgue ou piano ; il embarque chez lui tout ce qui a des touches sur lesquelles il peut taper pour les chérir et les caresser de ses doigts aussi agiles qu’une mygale qui a faim. Hormis le fait qu’on lui offre son premier clavier à 8 ans, sa carrière démarre au début des années 90 au sein du groupe Vercoquin qu’il partage avec Seb Martel et Thierry Stremler. Son talent lui ouvre des portes grandes comme celles du château de ma mère, et l’amène à travailler avec Femi Kuti ou sur le premier album de M. Discret mais efficace, il s’exile aux Etats-Unis et se rapproche du crew Quannum en tournant pendant 3 ans en tant avec Blackalicious, en bossant avec les meilleurs alchimistes hip-hop / funk Lyrics Born ou Pigeon John, puis en sortant cette année un album avec son groupe Honeycut.

Good City For Dreamers est son second album solo, après l’alien Cliquety Cliqk, bonne découverte, mais auquel il manquait un truc que l’on pouvait néanmoins voir sur scène. Une mise en relief de son instrument fétiche, sans prendre le pas sur tout le reste, et surtout une vraie présence derrière le micro. La quasi-intégralité des morceaux est effectivement chantée avec un charisme à ranger entre Benny Sings et Jamie Lidell. Le premier titre (Take Back The Instant) est révélateur du reste de l’album. Sa voix de crooner colle parfaitement au timbre funky envoyé gratuitement par ses claviers. Il siffle sa bonne humeur sur Raid The Radio qui a tout d’un bon single ; un esprit soulful, une ligne de basse bien fat, et des chœurs féminins qu’on a envie d’embrasser! You Don’t Listen est le premier exemple d’une ballade réconciliatrice à écouter la main dans la main de la femme avec qui vous venez de vous engueuler, comme Little Lady et son solo groovy qui fait wah-wah et bling-bling. Le noisy Helicopter est aussi massif qu’un bon Fatboy Slim ou Arctic Monkeys, sans avoir recours à la moindre guitare, et en se basant simplement sur un refrain inventé par ses enfants sur le siège arrière de la voiture. David Lynch Moments parle de ces instants étranges de la journée qui ressemblent à un film de Lynch, le tout toasté sur un refrain à chanter en chœur et une instru dancefloor. Mirabelle Pockets est un bon exemple de ce qui devrait donner des torticolis à son public en concert, et on a le sentiment que ses mains vont finir par fusionner avec ses synthés lorsque l’on écoute le cinématique La Nuit Des Ephémères ou les chuchotements glamours de Bloodshot Eyes.

Si vous voulez faire des dons, amenez lui un vieux piano retrouvé au grenier, ou achetez tout simplement son album, ça ira aussi…

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