Savath y Savalas – La Llama

Savath y Savalas – La Llama

Savath y Savalas - La Llama - Stones Throw Records

Grâce au surprenant album de Koushik aka Four Tet, on avait absorbé l’idée que Stones Throw n’était pas qu’un label référence du hip hop avec J Dilla, Madlib ou Quasimoto en haut de son catalogue, en s’aventurant sur un terrain downtempo jusqu’ici inédit. Ce petit écart très apprécié et non négligeable nous amène à notre sujet. Guillermo Scott Heren est avant tout connu sous le nom de Prefuse 73. Comme beaucoup doivent le suggérer, son premier album chez Warp n’était pas un recueil d’abstract hip-hop déstructuré aux mélodies joliment morcelées. Il s’agissait en fait de Folk Songs for Trains, Trees, and Honey sous le sobriquet Savath & Savalas. Il a ainsi forcé les médias à lui trouver un style, la glitch-pop, visiblement à cours d’étiquettes pour qualifier cette représentation bien particulière de la folk. Chemin faisant, Herren travaille en parallèle sur ses deux projets, et Apropa’t sera une pièce remarquée par les connaisseurs, efficacement mixée par deux gars de Tortoise.

En duo avec Eva Puyelo Muns, il prend le taureau par les cornes et se lance dans un voyage hypnotique entièrement chanté en espagnol et bourré de détails qui pourront perturber la première écoute. L’artiste Roberto Carlos Lange (rien à voir avec le footballeur) rejoint le projet, et les aide à trouver l’inspiration dans la scène indépendante de Recife des années 70, et c’est cette folk catalane qui s’en dégage en donnant l’impression de marcher sur des dalles de coton. On s’égare parfois dans ces profondeurs peut être trop enclavées de mélodies superposées, mais le résultat final sent bon l’opium. Sur la chanson éponyme La Llama, on reconnaît d’obscures injections electronica, au fond d’arrangements zen comme un hippie le dimanche matin. Comme les trois quarts des 16 titres, Las 7 Sendas persiste dans le doux psychédélisme, dont la sensibilité peut varier à tout moment, comme sur Carajillo, doucement latino et lointainement carnavalesque, ou la guitare titubante de Une Cura. Me Voy se permet quelques ascensions soudainement épiques, puis passe le relais au sobrement nommé Untitled, hanté par la personnalité Prefuse qui cherche à surgir par son beat détourné. Un disque impassible et admirablement estival!

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