Broadcast 2000 – Broadcast 2000

Non, Broadcast 2000 n’est pas la version futuriste des warpiens de Broadcast. Joe Steer est un songwriter qui a grandi dans un comté paumé du sud ouest de l’Angleterre, ainsi contraint de jouer de la musique comme seule occupation en dehors de l’école. Par la force des choses, il joue dans plusieurs groupes pour bien plus tard se retrouver seul et pousser sa passion jusqu’au bout, utilisant ses talents à son propre compte. Il découvre presque par hasard que sa voix n’est pas dégueu, et chante alors sur son premier EP, Building Blocks, au résultat convaincant. Pour ce premier album (que l’on ne peut pas vraiment qualifier de « solo », vous allez comprendre pourquoi), il a su s’entourer et profiter des moyens qu’on lui a donnés pour développer une pop-folk très riche, à base de double basse, percus, guitare, ukulele, glockenspiel, et même violon, joué des mains de Tom Hobden de Noah and the Whale.

La production est confiée à Eliot James, qui s’est déjà occupé de Kaiser Chiefs ou Bloc Party, et on parle ici d’un folk qui se joue à pas moins de 8 personnes sur scène, en s’imaginant déjà en train de recevoir en pleine face la joie contagieuse de Rouse Your Bones ! A la manière d’un morceau de Mùm, la chanson ne décolle pas vraiment, et sert d’introduction à cet album fait de comptines suspendues à des clochettes (Your Own Worst Enemy), complaintes de cordes (That Sinking Feeling), ou cérémonies pop mélodiques entre Grizzly Bear et Radiohead (le superbe Get Up And Go). Quoiqu’il arrive et quelque soit le message à faire passer, Broadcast 2000 utilise un panel d’émotions qui tire dangereusement vers la bonne humeur. Entre potes, on l’accompagnera sur Gonna Build A Mountain pendant une rando en plein soleil dans les Alpes du Sud, Don’t Weigh Me Down assis sur des remontées mécaniques, The Outsider Steps Inside à donf dans la décapotable, ou Changing Moves pour aider bébé à trouver le sommeil. Bref, on en ressort content et prêt pour une nouvelle écoute !