Interview: Tiefschwarz (Basti)
Interview: Tiefschwarz (Basti)
Un nouvel invité en exclusivité pour notre site et pas n’importe lequel, Basti, une moitié de Tiefschwarz, que nous avons eu le plaisre de rencontrer lors de son passage au Laboratoire Factory (Roubaix). Lui et son frère enflamment nos nuits avec leurs productions et leurs remix, let me introduce you…
PussySelektor: Hello Basti, on ressort tout juste de ton set de deux heures ici à Roubaix pour la dernière du Laboratoire Factory et comme nous tu parais encore bien excité! Tout d’abord, parles nous un peu de ton année 2004 qui a vu Tiefschwarz exploser à travers le monde.
Basti: C’est une année complètement folle, je parlais juste avant de jouer ce soir avec Luciano et nous sommes d’accord 2004 est un très grand cru! Personnellement et professionnellement, c’est la meilleure année que j’ai pu avoir. De la musique excellente, des nouveaux producteurs géniaux qui émergent et nos remixs qui cartonnent, c’est un carton total!
PussySelektor: Pourtant cela fait plus de 17 ans que tu mixes, tu es donc passé à travers énormément de modes.
Basti: 17 ans, c’est juste! Disons que dans les mid 90’s la musique était très bonne aussi mais pas du niveau de celle d’aujourd’hui à mon avis. Et je ne te parle même pas de ce qui va arriver, j’ai la chance de recevoir énormément de promos et de test-pressings et franchement les dancefloors ne sont pas près de se vider.
PussySelektor: Un gros virage s’est produit dans la musique de Tiefschwarz, Ali et toi étiez plutôt orienté house et deep house il y a encore quelques années et ce soir on était quand même beaucoup plus parti sur des tracks electro-house et electro-techno.
Basti: C’est vrai que notre son et celui que l’on mixe a pas mal changé mais il était dangereux pour nous, comme pour n’importe quel artiste, de rester dans la case qu’on nous avait attribué. Je suis fou et la musique est folle voici aussi la raison de ce changement!
PussySelektor: Le successeur de Ral 9000 n’aura donc rien à voir avec ce dernier qui oscillait entre nu-jazz, deep-house et electro-pop, en tout cas à l’écoute de tes dernières sorties on en est assez loin.
Basti: On a beaucoup d’espoir en cet album surtout qu’il va rythmer toute notre année 2005 à moi et Ali donc il a intérêt d’être bon! La fin 2003 et l’année 2004 furent marquées par les beats lourds et darks, j’espère que 2005 verra le retour à plus de chaleur, c’est en tout cas ce que l’on va injecter dans nos futurs tracks. Pour te mettre sur la voie on se trouvera entre 124 et 126 BPM. C’est aussi en réaction à toute cette « banging music » qui parfois me lasse et généralement le lendemain m’excite à mort. J’ai une grande envie de revoir des corps bougés lascivement leurs culs!
PussySelektor: Les dernières productions de Tiefshwarz en imposent par leur maîtrise des beats qui rendent les gens dingues et transforment chaque bon dancefloor en un brûlot incontrôlable. Comme tu as apparemment l’intention de mettre ce style de côté ce serait sympa de nous filer la recette et les ingrédients précis pour des hits comme Blow ou Ghostrack.
Basti: Le journaliste de DJ Magazine m’a demandé exactement la même chose il y a quelques semaines et honnêtement je ne peux pas te donner la recette miracle car je ne pense pas la connaître. Le succès nous est tombé dessus sans qu’on le cherche, il n’y a pas de « masterplan » derrière tout ça. Tout ce dont je suis sûr c’est que ma musique vient de mes tripes et qu’elles sont en phase avec ce que les gens recherchent aujourd’hui, j’ai beaucoup de chance et c’est très agréable comme sensation. De toute manière si tu possèdes la recette il vaut mieux immédiatement changer de style, qui sait peut-être que très bientôt Tiefschwarz produira du Rock n’Roll pur et dur. Pour le moment, il faut que l’on se presse sur l’album, on espère l’avoir terminé pour fin février 2005. La pression est importante, on a placé la barre très haute avec Blow et Ghostrack mais aussi avec nos remixs.
PussySelektor: Quel est ton remix préféré d’ailleurs? Difficile de choisir entre des artistes comme Mocky, Minimal Compact, The Rapture ou DJ Hell, en tout cas pour tous ces derniers vous avez réalisé des clubstormers!
Basti: On s’est pas mal lâché et on adore remixer, exploiter les bandes, détourner les sons originaux. C’est trop dur de choisir un remix en particulier et mon choix ne sera pas définitif, je suis sûr d’avoir changé d’avis demain ou même dans cinq minutes.
PussySelektor: Pour les remix et vos propres tracks vous travaillez avec Jochen Schmalbach que l’on peut considérer comme le troisième membre de Tiefschwarz, le tournant dans votre son correspond aussi à son arrivée à la place de Peter Hoff, célèbre producteur allemand.
Basti: A la base, nous travaillons dans notre propre home studio avec Ali puis nous rejoignons Jochen qui est un ingénieur du son brillant, un vrai magicien et je nous considère réellement comme un équipe assez sauvage. Jochen et Peter ont beaucoup compté dans l’évolution de notre style et même si ils ne sont pas sur le devant de la scène ils sont essentiels à l’existence de Tiefschwarz.
PussySelektor: Ce soir tu es à Roubaix, la semaine dernière tu n’étais pas très loin, à Bruxelles, au Dirty Dancing. Depuis son ouverture, il y a un peu plus d’un an, ce club a le soutien de notre site mais aussi de nos membres qui plébiscitent cet endroit, sa programmation pointue et ses DJ résidents.
Basti: J’adore ce club et j’y passe toujours de grands moments comme à chaque fois que je joue en Belgique! La semaine dernière je suis rentré à mon hôtel à 13h, ça paraît normal là bas mais chaque fois que l’on joue dans ce pays on finit toujours dans des états pas possibles, l’ambiance et le public y sont exceptionnels. C’est définitivement un de mes pays favoris, les gens paraissent très ouverts d’esprits et chaleureux, tout comme au Portugal, qui est à mon avis le meilleur endroit où mixer actuellement.
PussySelektor: Vous jouez ensemble avec Ali mais aussi séparément comme ce soir, qui décide qui d’entre vous deux doit aller au Portugal alors?
Basti:Même si chacun a ses préférences on s’arrange bien avec Ali et on arrive régulièrement à se rejoindre, c’est géant de se dire que le même soir Tiefschwarz peut être en Russie dans un club underground de 200 personnes tout en étant aux USA dans un festival énorme de plusieurs milliers de personnes. Cependant après la sortie de l’album je te promets deux à trois tours du monde, nous passerons, le plus souvent en duo avec Ali, on va visiter l’Asie, l’Amérique du Sud et bien sûr revenir en France surtout que j’ai passé un très bon moment ici ce soir, c’est avec plaisir que je reviendrai!